Historique

De 1826 à 1833, Chavençon était rattachée à la commune de Neuville Bosc et ne possédait pas de salle de classe ; les enfants étaient donc scolarisés à Neuville Bosc et empruntaient, lorsqu’ils n’étaient pas retenus par les travaux de la ferme, des chemins à travers bois pour se rendre à l’école. Ce n’est qu’en 1835 que fut décidé la création de l’école de Chavençon par décision du conseil municipal présidée par son maire, monsieur Chardin et que le village connut son premier instituteur M .Guessueur. Entre 1833 et 1835, les enfants de Chavençon étaient répartis entre l’école de Neuville Bosc et celle de Neuilly Plusieurs instituteurs succédèrent à Monsieur Guessueur, M. Debellay en 1837, M. Chaillez en 1838, M. Houguenague en 1847 lequel après seulement 2 ans passés à Chavençon cèda le poste d’instituteur à M. Lebeau qui l’occupera jusqu’en 1862, année où fut proclamée l’empire français.

C’est en 1862 que le conseil municipal devra choisir entre un instituteur laïc et un frère religieux pour assurer la classe ; après une réunion houleuse, le conseil municipal opta pour l’instituteur laïc.

A partir de 1835 la classe avait lieu dans une salle de ferme louée à un agriculteur, Monsieur Paul. En 1848 année de la proclamation de la République, devant l’école et en présence du clergé et des habitants de Chavençon, la constitution fût acclamée et immédiatement après, le Te Deum fût chanté. C’est cette même année que le conseil municipal a décidé l’acquisition pour 3500F de la maison dans laquelle depuis 1835 l’unique classe s’est tenue dans l’une des salles de ce bâtiment agricole.

Cette acquisition permettra la création d’une nouvelle classe mais seulement en 1882, classe rendue nécessaire pour accueillir la quarantaine d’enfants du village, la loi du 28 mars de la même année ayant rendu l’enseignement primaire obligatoire et ainsi l’école occupera à partir de cette date ce qui deviendra l’actuelle mairie après qu’il ait été décidé en 1895 d’affecter ces locaux au logement de l’instituteur. En effet, le maire rappelle dans la séance du conseil municipal du 21 novembre 1897 que le projet de construction d’une nouvelle classe dont la rédaction des documents est intervenue en 1884 , a reçu l’approbation ministérielle le 20 avril 1897 . 13 années auront été nécessaires, l’administration n’était pas plus rapide que de nos jours. Le PV d’adjudication des travaux est intervenu le 25 juillet 1897 confiant l’exécution au sieur Danet, entrepreneur, pour un coût de 8227f 36centimes et son engagement de consentir un rabais de 10%.

L’approbation du PV de réception définitive de l’école dressé par M. Beauvais architecte, est intervenue lors de la séance du conseil municipal du 10 décembre 1899 et pour les travaux supplémentaires le 9 janvier 1901.

La part restant à la charge de la commune fut de 1745 f, somme qu’il a fallu emprunter à la caisse des dépôts et consignations pour une durée de 25 ans au taux de 3,50% l’an et pour compenser la charge annuelle de l’emprunt soit 108 f 74 centimes, la commune a décidé une imposition exceptionnelle pour une durée de 25 ans. Divers instituteurs se succéderont,, Monsieur Barbé remplacé par Monsieur Jérôme en mars 1906,lui-même remplacé en janvier 1907 par Monsieur Denise Cette école instruira de nombreux élèves de Chavençon dont l’ambition était l’obtention du fameux certificat d’études qui donnait l’occasion d’une fête au village le jour de sa distribution aux lauréats. Mais tous les enfants n’avaient pas la même chance car quelquefois certains étaient retenus à la ferme où leur présence était nécessaire L’instituteur, respecté de tous, pouvait donner de redoutables punitions La vie de la classe était rythmée par le tintement de la cloche de l’église et par les corvées obligatoires comme l’allumage du poêle le matin très tôt. Les jeux et leurs règles, véritable savoir, se transmettaient oralement dans la cour des plus grands vers les plus petits. Et en début d’année 1953 c’est la désolation, une décision du 26 février 1953 de la commission technique paritaire de l’enseignement vient de supprimer l’école communale de Chavençon.

Le conseil municipal proteste et le 13 juin 1953 demande son rétablissement en raison d’une augmentation des effectifs, douze élèves inscrits contre quatre en février ; il ajoute, que compte tenu du nombre très inférieur d’élèves fréquentant l’école de Neuville Bosc à laquelle sont rattachés les élèves de Chavençon, si la suppression d’une école est nécessaire elle ne doit pas concerner Chavençon ; « comme par le passé les enfants d’Alleré doivent fréquenter l’école de Monts et les quelques enfants restant à Neuville Bosc se rendre à Chavençon » Hélas la commission ne reviendra pas sur sa décision, l’école sera fermée à la fin de l’année scolaire 1952/1953 ; dans sa séance du 16 janvier 1954 le conseil municipal, constatant son impossibilité d’assumer normalement les missions qui lui ont été confiées par la population de Chavençon, remettra à Monsieur le Préfet de l’Oise sa démission collective. Rien n’y fait, l’école restera fermée Cependant, le conseil municipal revient à la charge et considérant les 13 enfants en âge scolaires et les 6 susceptibles de fréquenter l’école dans les prochaines années demande le 12 juin 1955 à Monsieur le Préfet de l’Oise, sa réouverture.

Malgré les arguments développés – le ramassage des enfants est impossible et les chemins reliant tant Monneville que Neuville Bosc et Neuilly en Vexin ne sont pas carrossables –la sécurité des enfants se rendant à pieds tant à Monneville qu’à Neuilly en Vexin n’est pas assurée et les écoles sont surchargées.

Rien n’ y fera l’école de Chavençon restera définitivement fermée. L’école de Chavençon aura vécu 118 ans dont 55 ans dans des locaux parfaitement adaptés; depuis, cette ancienne classe, qui a conservé son tableau noir et ses coffrets renfermant de précieuses cartes géographiques, est affectée au comité des fêtes et provoque toujours à chaque visite une certaine nostalgie.

A partir de cette date et jusqu’à la création du regroupement pédagogique de la Pierre Frite en mai 1989, les écoliers se rendent toujours soit à Monneville soit à Neuilly en Vexin en empruntant les chemins dans le froid du petit matin comme leurs aînés avant la création de l’école à Chavençon en 1835. A partir de 1984 les petits Chavençonnais purent fréquenter l’école maternelle d’Haravilliers.

C’est justement en 1984 que fût évoqué pour la première fois par l’inspectrice départementale de l’éducation nationale en présence des maires de Chavençon, Monneville, Lavilletertre mais aussi de ceux de Neuilly en Vexin et de Neuville Bosc la possibilité d’un regroupement pédagogique permettant ainsi l’ouverture d’une classe enfantine pour les enfants de 2 à 6 ans ; Chavençon est favorable à un tel projet. Au mois de décembre 1984, l’inspection d’académie donne son accord, à travers un courrier adressé à la Maire de Monneville, pour la création d’un regroupement pédagogique ; le conseil municipal de Chavençon marque immédiatement son accord. Le 13 septembre 1986, madame le maire de Monneville fait connaître son souhait de réaliser la création d’une école maternelle à Monneville et la constitution d’un regroupement pédagogique des classes primaires et maternelles avec sa commune Il est souhaitable que Monneville continue à accueillir les élèves du primaire comme actuellement, la réouverture de l’école de Chavençon, fermée depuis 31 ans entraînerait des frais considérables de réaménagement incompatibles avec le faible budget de la commune En 1988, la commune de Lavilletertre décide de participer à ce regroupement pédagogique qui est sur le point d’être enfin constitué.

C’est le 11 février 1989 que le conseil municipal de Chavençon décide de s’associer avec les communes de Monneville et de Lavilletertre afin de créer un syndicat intercommunal à vocation de regroupement scolaire dont les statuts sont rapidement approuvés C’est le 28 avril 1989 que fut autorisé par arrêté préfectoral la création d’un syndicat intercommunal de regroupement scolaire qui prit la dénomination de « La Pierre Frite » (J’ai repris et complété un article écrit jadis par Gilbert Niquet alors qu’a cette époque il était Maire adjoint de la commune.)

Michel Tankéré